Soutien-gorge & No BRA… les habitudes des Européens

Sondage IFOP / Xlovecam sur les habitudes des Européen(ne)s après la crise du Covid

Les formes de « lâcher prise » vestimentaire et corporel (ex : no bra, no slip…) observées en France durant le(s) confinement(s) ont-elles résisté au retour à une vie normale ? Les pratiques hygiéniques des Européens varient-elles beaucoup en fonction de leur pays, de leur génération, de leur genre ou de leur activité sexuelle ?

Enquête auprès de 5000 personnes dans les cinq plus grands pays européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Royaume-Uni)

Les chiffres clés

Les plus jeunes Françaises se distinguent par un plus grand affranchissement à l’égard des normes vestimentaires au travers un rejet beaucoup plus marqué du port du soutien-gorge : 13% des jeunes de moins de 25 ans ne portent pas de soutien-gorge en France, contre à peine 3% en Espagne, 2% en Italie et seulement 1% au Royaume-Uni et en Allemagne.


Les principaux enseignements de l’enquête

A) … ALORS QUE LES FEMMES SEMBLENT PLUS AFFRANCHIES DES NORMES VESTIMENTAIRES : LES JEUNES FRANÇAISES ÉTANT DE LOIN LES PLUS NOMBREUSES À NE PLUS PORTER DE SOUTIEN-GORGE

1 / Héritage des périodes de confinements, le no bra conserve en France un nombre d’adeptes significatif, notamment dans les jeunes générations

Boostée par l’isolement imposé par les confinements, la pratique du no bra (absence de soutien-gorge) n’a pas été en France qu’une mode éphémère… 

La proportion de jeunes françaises de moins de 25 ans ne portant jamais de soutien-gorge s’élevait cet été à 13% (juin 2022), ce qui constitue un recul significatif par rapport au premier confinement (20% en avril 2020) mais qui n’en reste pas moins un niveau trois fois supérieur à celui mesuré avant l’éclatement de la crise sanitaire (4% en février 2020). Chez l’ensemble des Françaises, l’absence de soutien-gorge reste une pratique quotidienne beaucoup moins courante (6% en juin 2022) même si, là aussi, elle a aujourd’hui deux fois plus d’adeptes qu’avant le premier confinement (3% en février 2020).

Le point de vue de François Kraus : Malgré un retour à des conditions de vie plus « normales », la tendance semble donc à un certain ancrage de la pratique du no bra chez les jeunes, sans doute parce qu’elle y est portée par deux dynamiques déjà présentes en lingerie avant le Covid : un néo-féminisme promouvant la libération du corps de la femme et un body positivisme incitant à donner une prime au confort qui sont tous deux des mouvements très prégnants dans ces jeunes générations.

2 / Dans un contexte « post-Covid », la France apparaît comme la patrie du no bra

Ce relatif ancrage du no bra chez les Françaises joue sans doute pour beaucoup dans le fait que l’hexagone soit désormais le pays où l’on compte le plus de femmes qui ne portent pas de soutien-gorge dans l’ensemble de la population adulte (6% en France, contre une moyenne de 4%) mais surtout chez les jeunes de moins de 25 ans : 13% en France, contre à peine 3% en Espagne, 2% en Italie et seulement 1% au Royaume-Uni et en Allemagne.

Alors qu’elles avaient été au XXe siècle des pionnières dans l’adoption du soutien-gorge - salué alors comme un moyen de libération du corset -, les Françaises sembleraient donc désormais les plus disposées à abandonner ce que les féministes des années 1960 avaient érigé en symbole de l’oppression vestimentaire des femmes.

Le point de vue de François Kraus : Dans le pays de Simone de Beauvoir, il est difficile de ne pas voir dans ce goût pour le no bra l’effet d’une conscience féministe plus aiguë, l’impact des discours médiatiques sur le sujet et peut-être aussi la « culture mode » d’un pays où l’adoption des nouvelles tendances se fait plus rapidement, surtout lorsqu’elles s’inscrivent dans une logique de confort. Mais on peut peut-être aussi y voir l’effet d’un plus fort degré de sécularisation qui rendraient les Françaises moins sensibles aux pressions puritaines de nature religieuse qui jettent l’opprobre sur toutes formes d’affichage d’un téton féminin.



POUR CITER CETTE ÉTUDE , IL FAUT UTILISER A MINIMA LA FORMULATION SUIVANTE

« Étude Ifop pour XloveCam réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 21 au 27 juin 2022 auprès d’un échantillon de 5 039 personnes représentatif de la population de l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne et Royaume-Uni âgée de 18 ans et plus »


Télécharger notre infographie