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13 Mythes et idées fausses sur les femmes transgenres (Partie 3)

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Ça y est, nous arrivons dans la dernière partie des 13 mythes et idées fausses sur les femmes transgenres. Vous allez enfin être incollable sur le sujet et vous ne risquerez plus de vexer cette femme fascinante qui vous attire.

 

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Dans un premier et deuxième article, je vous ai déjà listé 10 mythes et idées fausses que j’ai pu couramment relevé. Ces trois derniers points viennent compléter votre tout nouveau savoir.

 

11. Drag queens, transsexuels, transgenres, travestis, quelle est la différence ?

D’abord, ne dites pas « les transgenres ». Transformer l’adjectif en substantif place la catégorie au-dessus de la personne. Dites « femmes transgenres/ hommes transgenres/ personnes transgenres ».

Le terme « transgenre » est un terme générique qui englobe toute déviation significative des normes de genre et de sexe. Les drag queens, les personnes transsexuelles, les travestis, les fétichistes du travestissement, les personnes qui s’identifient comme trans-masculines ou trans-féminines, les personnes qui sont genderqueer, etc.

Le terme « transsexuel » désigne spécifiquement les personnes qui passent définitivement d’un sexe à l’autre, généralement par le biais d’un ou de plusieurs traitements médicaux, tels qu’un traitement hormonal substitutif et/ou une chirurgie de reconstruction génitale, généralement accompagnés de changements juridiques et sociaux, tels qu’un changement de nom légal et de documentation, un changement de présentation du genre (vêtements, maquillage, etc.), une formation vocale, etc. Mais ce terme est surtout employé pour le médical, ne le dites pas à la personne en question.

L’adjectif « trans », comme dans « femme trans », signifie généralement transsexuel, mais parfois transgenre. C’est généralement clair d’après le contexte. Cet article, par exemple, a porté sur les femmes transgenres.

Les drag queens sont des hommes (généralement, mais pas toujours, homosexuels) qui s’habillent de manière exagérée et excessivement féminine dans le cadre de spectacles ou de divertissements. L’accent n’est généralement pas mis sur le fait de se faire passer pour une femme, mais plutôt sur le fait d’avoir un costume particulièrement ostentatoire et divertissant. C’est un acte dans lequel les rôles de genre sont joués, plutôt qu’un acte dans lequel un sens intérieur plus profond de soi est exprimé. Un drag queen adopte un personnage féminin, mais a (presque toujours) une identité sexuelle masculine.

Les travestis sont des hommes ayant une identité sexuelle masculine qui, pour diverses raisons, choisissent occasionnellement de porter des vêtements et accessoires féminins et de se présenter comme des femmes. Les actes d’expression en tant que travesti sont temporaires et ne reflètent pas leur « vrai moi ».

Un travesti fétichiste est une personne qui se travestit pour des raisons sexuelles, parce qu’elle éprouve ou provoque une sensation érotique découlant de sa présentation du sexe opposé. Ils conservent également une identité sexuelle masculine et la présentation du sexe opposé est temporaire.

Ces distinctions sont importantes. Sérieusement.

 

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Photo Greta Hoffman

 

12. La transsexualité n’est qu’une invention de l’establishment médical moderne, un symptôme de la culture occidentale

Le traitement hormonal substitutif et la reconstruction génitale sont des traitements médicaux modernes mis au point pour répondre à un problème humain de longue date.

La variabilité du genre, bien qu’elle puisse changer en fonction d’une itération particulière et qu’elle ne soit pas toujours acceptée ou prise en compte par la société, et parfois seulement prise en compte de manière très spécifique, est présente dans pratiquement toutes les cultures et sociétés à travers l’histoire de l’humanité.

De nombreuses cultures étaient même assez tolérantes et l’acceptaient. Certains ont même imaginé que les identités transgenres étaient particulièrement bénies, chanceuses ou puissantes… comme le rôle chamanique de certaines identités « à deux esprits » (« two spirit ») des Premières Nations d’Amérique du Nord, les prêtresses Galli de Cybèle dans la Grèce antique, le statut social paradoxalement respecté et stigmatisé des Kathoey en Thaïlande, la position sociale positive des Hjira en Inde avant la colonisation britannique (qui a entraîné les attitudes britanniques à l’égard de la variation des genres), etc.

Les variations entre les sexes existent depuis que les êtres humains existent. La transsexualité est simplement une option relativement nouvelle pour y remédier et répondre aux besoins des personnes ayant un fort sentiment de discordance entre l’identité de genre et le sexe physique. Elle ne nous a pas créés, elle est simplement un moyen de nous permettre de vivre une vie pleine, heureuse et significative, et de nous sentir à l’aise et chez nous dans notre corps.

 

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Photo Kamaji Ogino

 

13. « Vous infiltrez les espaces des femmes et les rendez dangereux »

Tout d’abord, les femmes trans se considèrent comme des femmes.

Pourquoi y-aurait-il alors un malaise dans un groupe de femmes cis à l’idée d’avoir une femme transgenre dans la même salle de bain, dans le même vestiaire ou autre ?

Interdiriez-vous aux lesbiennes d’utiliser les toilettes des femmes en raison de leur éventuel voyeurisme ? Non, probablement pas, et il est extrêmement improbable statistiquement que des lesbiennes commettent une agression sexuelle dans un tel scénario. Mais … il est tout aussi improbable que les femmes transgenres le fassent.

Il y a également beaucoup de haine et de controverse dans la communauté féministe à propos des autres types d’espaces réservés aux femmes. Un exemple particulièrement frappant est le Michigan Womyn’s Music Festival, qui impose une politique de « femmes nées femmes » exclusive aux trans (bien que les hommes trans soient autorisés à participer et à se produire).

Mais il existe d’autres problèmes complexes. La première est l’attitude transphobe générale de certaines branches du féminisme (en particulier le féminisme radical).

On insiste aussi parfois sur le fait que, faute d’avoir eu une enfance féminine et la socialisation de genre qui l’accompagne, nous ne pourrions pas comprendre l’expérience féminine. C’est vrai dans un sens… il y a de nombreux aspects de la vie d’une femme que les femmes trans n’ont pas connu et certains qu’elles ne connaitrontjamais. Mais c’est vrai pour toutes les femmes. Il n’existe pas de récit féminin universel, inébranlable, que toutes vivraient exactement de la même manière. Il y a autant d’histoires que de femmes. Croire que l’absence d’un élément particulier signifie que quelqu’un n’est pas une « vraie » femme et n’est pas capable de comprendre ce que c’est qu’être une femme, revient à ne pas comprendre que cette notion de féminité implique nécessairement l’exclusion d’un grand nombre de femmes cis également.

Toutes ces notions ressemblent à des circonlocutions dans lesquelles des cascades intellectuelles sont réalisées pour essayer de déguiser la transphobie en une sorte d’extension du féminisme lui-même, alors qu’en réalité cela va directement à l’encontre de plusieurs principes fondamentaux du féminisme … que nos vies, nos choix, nos identités et ce que nous faisons avec nos corps ne devraient pas être dictés par des forces extérieures ou être forcés de se conformer à ce que la société nous dit d’être en fonction de notre anatomie particulière.

 

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En bref, presque toutes ces idées fausses découlent de l’hypothèse selon laquelle ce sont en fait des hommes, et qu’ils sont considérés outre leurs vies, leurs implications et leurs choix, à travers un point de référence masculin. Une femme qui est attirée par les hommes n’est pas gay. L’existence d’une femme en tant que femme ne renforce pas les rôles traditionnels liés au genre, pas plus que l’effondrement de ces rôles ne la ferait disparaître. On ne demanderait pas simplement à une femme d’accepter d’avoir un corps d’homme. Une femme ne serait pas accusée de s’approprier la féminité ou d’infiltrer les espaces féminins. Le corps d’une femme, et les aspects qui le rendent féminin, ne sont pas simplement cosmétiques.

S’il est un mythe à réfuter dont tous les autres périraient, c’est bien l’idée que notre genre n’est pas légitime. Ce sont des femmes. Il suffit de nous considérer comme tels, et vous le comprendrez.

 

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A propos de l'autrice

Pamela Dupont

En écrivant sur les relations et la sexualité, Pamela Dupont a trouvé sa passion : créer des articles captivants qui explorent les émotions humaines. Chaque projet est pour elle une aventure pleine de désir, d'amour et de passion. À travers ses articles, elle cherche à toucher ses lecteurs en leur offrant des perspectives nouvelles et enrichissantes sur leurs propres émotions et expériences.

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