
Pour 85 % des Français, être lesbienne, gay ou bi, c’est comme être hétéro. C’est du moins ce qu’il ressort d’une étude Ifop datant de 2019. Il est bon de voir la tolérance évoluer dans le bon sens.

Photo Ketut Subiyanto
il existe de nombreuses orientations sexuelles. Quand on en a conscience, on parle de non-binarité. Par contre, si vous pensez qu’il n’existe que des hétéros ou des homos, au « mieux » des bi, alors vous êtes plutôt cisgenre. Non ce n’est pas une insulte rassurez-vous, cela veut simplement dire que vous êtes dans la « norme » sociétale. Encore que cette norme tend à changer, comme l’indique cette enquête réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 mai au 3 juin 2019, auprès d’un échantillon de 3.013 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Les orientations sexuelles non-binaires les plus connues
Avant de plonger dans l’exploration de l’acceptation des orientations sexuelles en France, il est essentiel de comprendre la signification de chaque orientation sexuelle. Voici une brève définition de quelques-unes des orientations sexuelles les plus courantes :
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L’hétérosexualité
L’hétérosexualité est l’attirance romantique, émotionnelle et sexuelle envers des personnes du sexe opposé. Elle est la norme sociétale la plus répandue et constitue l’orientation sexuelle dominante dans de nombreuses cultures.
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L’homosexualité
L’homosexualité se réfère à l’attirance romantique, émotionnelle et sexuelle envers des personnes du même sexe. Être homosexuel.le signifie être attiré.e par des individus du même sexe.
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La bisexualité
La bisexualité est l’attirance romantique, émotionnelle et sexuelle envers des personnes des deux sexes. Les personnes bisexuelles peuvent éprouver une attirance émotionnelle et sexuelle à la fois envers des personnes du même sexe et du sexe opposé.
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La pansexualité
La pansexualité se réfère à l’attirance romantique, émotionnelle et sexuelle envers des personnes indépendamment de leur identité de genre. Les personnes pansexuelles peuvent être attirées par des individus de tous les genres, y compris les hommes, les femmes, les personnes non binaires et transgenres.
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L’asexualité
L’asexualité est caractérisée par une absence d’attirance sexuelle envers d’autres personnes, quelle que soit leur identité de genre. Les personnes asexuelles peuvent néanmoins éprouver des sentiments romantiques et émotionnels envers autrui.

Photo Pavel Danilyuk
L’acceptation grandissante des différentes orientations sexuelles
L’acceptation des différentes orientations sexuelles progresse en France, mais des stéréotypes persistent à l’égard des personnes LGBT, selon une récente étude de l’Ifop. En 2019, 85 % des personnes interrogées considéraient l’homosexualité comme une manière légitime de vivre sa sexualité, comparé à seulement 24 % en 1975, selon cette enquête réalisée en partenariat avec la Fondation Jasmin Roy-Sophie Desmarais et la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT).
Seulement 8 % des personnes interrogées estiment encore que l’homosexualité est une maladie à guérir, contre 42 % en 1975, avant la dépénalisation de l’homosexualité en France. De même, seulement 7 % considèrent l’homosexualité comme une perversion sexuelle à combattre, comparé à 22 % en 1975. Les Français sont également plus ouverts à l’affichage de l’homosexualité dans l’espace public. Seuls 33 % trouvent « plutôt choquant » qu’un couple lesbien ou gay s’embrasse dans un lieu public, une baisse de 30 points depuis 1996. Et seulement 17 % sont choqués par le fait de se tenir la main, une baisse de 10 points.
Toutes un peu bi ?
Il semblerait que les femmes soient toutes un peu bi. Selon une étude menée par des universitaires anglais, des résultats intrigants remettent en question l’idée de l’hétérosexualité chez les femmes, même celles qui s’identifient comme hétérosexuelles. Cependant, il est important de noter que ces résultats nécessitent une interprétation nuancée.
L’étude révèle que la majorité des femmes, y compris celles se définissant comme hétérosexuelles, ont montré des signes d’excitation face à des images de femmes dénudées. Les chercheurs ont mesuré des indicateurs tels que la dilatation des pupilles chez 345 femmes alors qu’elles visionnaient des vidéos de personnes de sexes différents dans des situations dévêtues.
Parmi les participantes, 82 %, dont 74 % se déclarant hétérosexuelles, ont manifesté des signes d’excitation face aux deux sexes. Bien que ces résultats soient fascinants, il convient de préciser que l’interprétation qui en est faite peut être quelque peu simpliste.
Le Dr Rieger, du département de psychologie de l’université d’Essex, affirme : « Même si la majorité des femmes s’identifient comme étant hétérosexuelles, notre recherche démontre clairement qu’en ce qui concerne ce qui les excite, elles sont soit bisexuelles, soit homosexuelles, mais jamais exclusivement hétérosexuelles ».
En d’autres termes, les femmes hétérosexuelles peuvent éprouver de l’excitation face à des images de femmes. Sur le plan scientifique, elles pourraient en effet être qualifiées de bisexuelles, dans la mesure où elles sont attirées par les deux sexes. Cependant, il convient de souligner que le terme « bisexuel » englobe généralement une identité à la fois sexuelle et amoureuse. En d’autres termes, lorsque nous parlons de bisexualité, nous envisageons souvent des individus, hommes et femmes, qui peuvent ressentir non seulement de l’excitation, mais aussi avoir des relations amoureuses avec les deux sexes. Ainsi, bien que ces femmes puissent être qualifiées de bisexuelles, il est important de ne pas réduire cette complexité à une simplification excessive de la situation et ces résultats sont à prendre avec des pincettes.

Photo Igor Starkov
Religion et parentalité
Concernant la parentalité, 83 % des Français estiment qu’un couple homosexuel est aussi capable d’assumer le rôle de parent qu’un couple hétérosexuel. Cependant, plus la personne interrogée est proche de la religion, moins elle est d’accord avec cette affirmation (88 % pour ceux qui assistent uniquement à des cérémonies contre 54 % pour ceux qui fréquentent régulièrement des offices religieux).
François Kraus, directeur du pôle politique de l’Ifop, commente : « Il y a une acceptation croissante du principe d’homosexualité, mais elle ne doit pas être confondue avec sa normalisation intégrale. » Selon lui, les évolutions législatives, comme le mariage pour tous en 2013, ainsi que la représentation accrue des familles homoparentales dans les médias ont contribué à légitimer ces familles. Malgré une plus grande tolérance, certains clichés persistants à l’égard des lesbiennes, des gays et des bisexuels ne sont pas totalement éradiqués.
Il y a encore des personnes mal à l’aise avec l’homosexualité
Environ un Français sur cinq (20 %) estime que certaines professions en contact permanent avec des enfants devraient être interdites aux homosexuels, révèle l’enquête. De plus, 27 % des sondés se disent mal à l’aise en présence de personnes transgenres, et 14 % avec des personnes homosexuelles ou bisexuelles du même sexe. Au total, 30 % des Français ont déjà ressenti un malaise en présence de personnes LGBT.
D’ailleurs, les plaintes pour homophobie ont augmenté de +30% en 2022 à Paris. Durant les onze premiers mois de 2022, 573 plaintes à motif homophobe ou transphobe ont été déposées, contre 439 l’an dernier à la même période à Paris et petite couronne. C’est dans le Val-de-Marne que la hausse est la plus importante, avec une augmentation de 89 % des plaintes. Mais c’est à Paris qu’il y a le plus de plaintes déposées. Les personnes n’hésitent plus à dénoncer et se défendre. Les services de Police ont aussi nettement amélioré leur prise en charge.
Conclusion
L’acceptation des différentes orientations sexuelles progresse en France, marquant une évolution positive de l’opinion publique. Cependant, malgré ces avancées, des stéréotypes et des préjugés subsistent encore à l’égard des personnes LGBT. Il est essentiel de continuer à promouvoir l’égalité et à sensibiliser le public pour parvenir à une véritable acceptation et inclusion de toutes les orientations sexuelles dans la société.
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