Dans le monde du divertissement pour adultes, le documentaire intitulé « Être noir dans le porno » bouscule les codes et met en lumière les défis et stéréotypes auxquels sont confrontés les acteurs noirs dans l’industrie du X gay américaine.

« Être noir dans le porno », un documentaire coproduit en 2019 par la star multi-récompensée DeAngelo Jackson et réalisé par Dwight Allen O’Neal, brise les tabous en explorant la réalité des acteurs noirs dans l’industrie du X gay américaine. Avec des figures telles que Max Konnor, Rock Rockafella et Dillon Diaz, le film a été distingué par des prix prestigieux, dont celui du meilleur documentaire au Lightbox International Film Festival et au ReelOut Queer Film Festival.
Une confrontation régulière aux stéréotypes
À travers des entretiens réalisés dans des villes clés comme New York, Chicago, Las Vegas et Los Angeles, « Being Black in Porn » plonge dans les réalités des stéréotypes et des inégalités, tout en explorant l’impact de la carrière sur la vie personnelle des acteurs.

Des acteurs bien membrés
Pour trouver les performeurs que l’on recherche, on tapera « Black » ou « ebony », le troisième terme le plus recherché dans le monde selon une étude menée. Ainsi, comme le remarque l’anthropologue Gilles Boëtsch dans Sexe, race et colonies (éditions La Découverte), l’industrie pornographique réactive des catégories « ethnoraciales » ainsi que des fantasmes nés durant la colonisation.

DeAngelo Jackson
Réticences et stéréotypes : des acteurs témoignent
Les acteurs noirs font face à des opportunités limitées, exacerbées par les réticences de certaines actrices à tourner des scènes avec eux. « Beaucoup de stars blanches ne veulent pas tourner avec des hommes noirs, confie Jason Luv. Parce que les mensurations impressionnantes des acteurs qui sont recrutés peuvent rendre les scènes “compliquées” : tourner une scène avec un Noir reste inoubliable !
Layla Perez : « je peux montrer d’autres facettes de ma personnalité »
Le plus souvent les scenes sont tournées avec des actrices africaines-américaines ou latino-américaines. Pour l’heure, j’essaie de réaliser mes propres scènes, où je peux montrer d’autres facettes de ma personnalité, des côtés parfois drôles, maladroits ou sensuels qui s’éloignent des stéréotypes de l’industrie ».

La pornographie alternative : un changement de paradigme
Face à ces défis, l’industrie voit émerger une pornographie alternative plus inclusive. Joss Lescaf, innovant par la production de ses propres films, affirme : « Je n’y attribue pas de rôles particuliers pour les Noirs ou les Blancs… Je pense que, d’ici une dizaine d’années, notre présence sera banalisée sur les tournages ». Cette nouvelle vague cherche à dépasser les stéréotypes raciaux, promouvant une représentation plus authentique et respectueuse.
On observera aussi le travail du réalisateur français Greg Lansky qui aime mettre en valeur ces beaux hommes à la peau d’ébène. Et pas seulement devant la caméra. Cela concerne aussi les conditions de travail. « On m’envoie un chauffeur, j’ai droit à un tailleur, un pédicure, une chambre privée avec des aliments que j’ai moi-même sélectionnés… c’est du grand luxe ! » témoigne Joss Lescaf.
Joss Lescaf : « C’est la première fois qu’un employeur était content que je sois noir »
« Un jour, je reçois un appel d’un producteur… Il me dit : “J’ai entendu parler de toi, mais je voudrais savoir si tu es bien noir.” Je réponds que oui. “Mais noir…noir?” La conversation devenait irréelle. Il ajoute : “Parfois, nous voyons arriver des acteurs métissés, et ce n’est pas ce que nous cherchons.” C’était la première fois qu’on était content que je sois noir pour un travail! Les réalisateurs américains veulent jouer sur le contraste. Et ne font tourner que des acteurs très bien “outillés”. Un Black qui arrive dans ce business avec un sexe de 20 cm n’intéresse personne. Il n’y a pas les mêmes exigences pour les mensurations des Blancs, ni au niveau de leur musculation d’ailleurs ».

Stephen des Aulnois se réjouit également de l’émergence d’une pornographie indépendante, parfois amatrice, affranchie des contraintes de l’industrie. « Lorsqu’un couple mixte tourne ses propres scènes, il ne va pas forcément s’appuyer sur des tags ou des clichés raciaux parce que, avant d’être un Noir et une Blanche, ils se conçoivent d’abord comme des amoureux ».
Mot de la fin
« Être noir dans le porno » n’est pas juste un documentaire. C’est un mouvement vers une compréhension plus profonde et une représentation plus équitable des acteurs noirs dans l’industrie du X. Ce film met en lumière la nécessité d’une prise de conscience et d’un changement dans la façon dont les histoires des Noirs sont racontées et valorisées.
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