
Il n’existe pas seulement une danse orientale. Elles sont plus diverses. Et les danses orientales sont fascinantes. Les danseuses du ventre sont envoûtantes. On reste captivé par leurs mouvements et par les rythmes entêtants, on est hypnotisé par les mouvements sensuels de hanches et de poitrines. Et pourtant, la danse orientale n’échappe pas à la norme et véhicule ses clichés. Voici donc 6 idées reçues que nous allons faire voler en éclats.
Pour votre culture, apprenez que la danse orientale est d’origine égyptienne. Puis elle s’est développée au Maghreb et au Proche-Orient, qui comprend de nombreux styles. Le style majeur « Raqs Sharqi » (en arabe : رقص شرقي) s’est imposé en Occident à partir des années 90 et connaît un succès grandissant. D’ailleurs, cette danse était spontanée mais elle est devenue plus codifiée avec les années et est maintenant enseignée dans des écoles académiques.
La danse orientale est adulée, aimée, reniée, voire interdite dans certains pays dont ceux d’origine. Les danseuses égyptiennes sont considérées comme des prostituées tandis qu’en Occident, les jeunes générations présentent cet art dans les théâtres. Elle soulève parfois le voile du tabou et du sacré.
L’Hexagone a découvert la danse orientale lorsque les soldats de Bonaparte débarquèrent pendant la campagne d’Égypte. Ça fait donc un petit moment déjà … N’oublions pas qu’à l’époque, nous étions dans une société relativement pudibonde. Le moindre petit morceau de peau dépassant des normes était alors perçue comme un puissant aphrodisiaque. En voyant ces femmes se déhancher langoureusement, ils assimilèrent la danse orientale à une invitation à la prostitution et il est vrai que certaines prostituées se sont improvisées danseuses causant de graves préjudices à l’art. Plusieurs fois interdite, la danse du ventre devint dans les années 1930 le morceau de bravoure des comédies musicales égyptiennes. Et ainsi se créèrent mythes, légendes et clichés, que nous allons déconstruire dans cet article.
1 – Il faut être ronde pour pratiquer la danse orientale
S’il est vrai que l’on garde en mémoire des femmes bien en chair se trémousser au son des flûtes et des tambours, c’est parce qu’on touche une autre culture et une autre époque. Les critères de beauté étaient différents d’aujourd’hui et l’on préférait les femmes avec des formes, symbole de féminité. Et les pays du Maghreb et du Proche-Orient ont toujours préférés les femmes rondes. Les rondeurs sont associées à l’opulence et à la santé.
On sait aujourd’hui que cela n’a aucun lien. Mais nous gardons en tête l’image de femmes voluptueuses se déhanchant sur la musique. Pourtant, la danse orientale est ouvert à tous types de femmes, qu’elles soient grandes ou petites, minces ou grosses, peu importe. Et si l’on voit plus de femmes rondes pratiquer cet art, c’est parce que la danse orientale attire et convient à toutes les formes de femmes. Le plus important est surtout de souligner les mouvements du corps et de laisser parler toute sa sensualité, peu importe sa morphologie.
Ce qui est vrai, par contre, c’est que la danse orientale favorise une idée plus globale de la taille du corps que d’autres formes de danse, comme le ballet classique. Parmi les danseurs les plus expérimentés, la forme et la taille du corps ne sont pas considérées comme importantes.
2 – Strip-tease et danse orientale, c’est pareil
Qu’on est loin de la vérité … Cette idée fausse à vue le jour dans les sociétés occidentales entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Tout vient là encore d’une différence culturelle et d’une non compréhension des codes des mouvements de cette danse.
Pensez au fait qu’il était immoral pour une femme de bouger le torse à cette époque. Pour preuve, le port du corset qui entravait le buste de ces dames dans les sociétés européennes et américaines. Et on ajoute bien sûr les images erronées que les Occidentaux avaient sur les sociétés du Moyen-Orient. Associant à tort sensualité et sexualité à la danse orientale, cela a nourrit les fantasmes orientalistes de harems dissolus.
En 1893, les Américains mélangent danse burlesque et danse orientale. Si certains apprécient cette dernière, bons nombres d’américains pudibonds sont choqués par cette nudité. À tel point que c’est à cette époque que la danse burlesque inclut dans ses mouvements, les déhanchés lascifs des danseuses du ventre.
3 – Cette danse est réservée aux femmes
Cela vous surprend-il si je vous dis que des hommes s’adonnent aussi à cette discipline ?! Eh oui, cela s’est vu plusieurs fois dans les cultures traditionnelles. Les hommes ont repris des mouvements de la danse orientale pour les utiliser en société. Et là encore, les différences de culture s’appliquent.
S’ils sont « classiques » dans le Moyen-Orient, ils sont associés à la féminité dans la culture occidentale car ils ne correspondent pas à l’idée que l’on se fait de la masculinité dans notre société. Les stéréotypes de genre sont en réalité construits de manière culturelle.
4 – La danse orientale ? Easy
Chaque position du corps dans cette discipline est naturelle. On ne force pas le corps à ce qu’il ne connait pas, contrairement à la danse classique par exemple. Mais ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est facile ! En effet, apprendre à danser demande du temps, une formation, de la patience et surtout une grande dévotion pour que tout cela soit fluide. Surtout quand on pense aux différentes parties du corps qu’on doit apprendre à isoler.
5 – C’est répétitif, on s’ennuie au bout d’un moment
Impossible. Il existe non seulement autant de façons d’isoler les mouvements avec différentes parties du corps, mais aussi beaucoup de styles de danse différents. De multitude de folklores, au cabaret, égyptien, turc et tellement plus ! Vous ne verrez jamais deux fois la même danse. Il n’est donc pas possible de se lasser. Que cela ne plaise pas, c’est autre chose, mais l’ennui est impossible.
6 – Le nombril doit être percé
Il n’y a pas de règles à ce sujet. Il semblerait que cela soit plutôt de l’ordre du fantasme occidental qui mélange de nombreuses cultures orientales et associent alors le piercing comme un élément du costume. Donc libre à chacune de faire ce qu’elle désire. Ne soyez pas surpris s’il n’y en a pas.
Voilà, vous avez enrichi votre culture. Vous aborderez peut-être d’un autre regard la danse orientale. Une danseuse est une artiste qui vous fait voyager à travers ses mouvements. Ah et dernier point : toutes les femmes orientales ne sont pas des pro de la danse du ventre !
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